Le goutte à goutte enterrée (SDI) : une avancée en termes d’irrigation
Par Matt Clift
Saviez-vous que l’irrigation goutte à goutte enterrée (SDI ) est la forme d’irrigation la plus avancée dont disposent les agriculteurs aujourd’hui ? La SDI offre des avantages sur l’ensemble de l’exploitation agricole, bien au-delà de l’irrigation. Elle s’adresse aux agriculteurs voulant optimiser les bénéfices de leur exploitation.
Bien que la SDI puisse prendre différentes formes, nous faisons ici référence à l’irrigation goutte à goutte généralement installée à une profondeur de 30 cm (12″), pour une utilisation multi-saisons avec une durée de vie de 10 à 20 ans, voire plus.
Faire face à la pénurie de main-d’œuvre
La plupart des articles concernant l’irrigation goutte à goutte expliquent comment avoir une utilisation rationnelle de l’eau. Cependant, lorsque nous discutions avec les agriculteurs du monde entier, l’un des plus grands défis auxquels ils sont confrontés est de trouver et conserver une main-d’œuvre de qualité.
De nos jours, la disponibilité de la main d’œuvre est un vrai enjeu pour les agriculteurs, qui doivent adopter des pratiques leur permettant de moins dépendre de cette dernière. C’est là qu’intervient l’irrigation goutte à goutte enterrée (SDI).
Voici deux tableaux très différents :
Scenario 1 : Vous devez appliquer de l’engrais sur votre parcelle. Tout d’abord, vous devez vous munir d’outils adaptés pour l’application de l’engrais (tracteurs et matériels).. Pour appliquer l’engrais, il faut le charger et parcourir l’ensemble de votre exploitation. Le tracteur a besoin d’être ravitaillé en carburant et d’être entretenu en permanence, ce qui nécessite davantage de main-d’œuvre.
Scenario 2 : Vous avez une installation en SDI et il vous faut fertiliser votre parcelle. Vous disposez de réservoirs d’engrais contenant la quantité applique. Il suffit d’appuyer sur un bouton, l’engrais est injecté dans le système d’irrigation et est appliqué directement à la zone racinaire des plantes.
Ce n’est qu’un exemple, mais le même concept d’économie de main-d’œuvre s’applique à de nombreuses pratiques agricoles. De la mise en place de siphons pour les inondations, au désembourbement d’un pivot, à la mise en place d’asperseurs fixes, la liste des travaux à effectuer ne fait que s’allonger. Tout cela devient inutile avec l’irrigation goutte à goutte enterrée (SDI).
Même la pulvérisation d’herbicides entre les rangs est simplifiée. La SDI irrigue en profondeur. L’irrigation aérienne (pivots, asperseurs, etc.) irrigue l’ensemble de la parcelle et favorise la croissance des mauvaises herbes entre les rangées. Cela crée un surcroît de travail – fixer l’asperseur au tracteur, remplir le réservoir d’herbicides, parcourir les parcelles, etc. De nombreuses tâches à prendre en compte dans le travail quotidien.
Une récolte plus saine = un meilleur profit
Les études continuent à monter que la SDI donne des résultats de rendement supérieurs par rapport aux autres méthodes d’irrigation. Pourquoi ? Parce que les cultures sont plus saines.
La plupart des méthodes d’irrigation consistent à irriguer le sol jusqu’au point de saturation. Dans ce cas, les plantes se noient littéralement, car il n’y a pas d’oxygène dans le sol. Ensuite, le sol s’assèche jusqu’au point de flétrissement, et le processus recommence.
L’irrigation SDI fonctionne selon le principe de Boucles d’Or – ni trop, ni pas assez . Le principe consiste à distribuer de façon fréquente une petite quantité d’eau. permettant de maintenir l’humidité dans le sol pour être absorbée par la plante.
En plus d’économiser l’eau en réduisant le phénomène de lessivage et d’évaporation, l’irrigation goutte à goutte enterrée (SDI) offre les meilleures conditions de croissance.L’eau appliquée en profondeur encourage les racines à » rechercher l’eau », ce qui permet d’obtenir une structure racinaire plus forte et plus saine.
De plus, la présence d’eau sur la canopée est une excellente recette pour provoquer des maladies fongiques. Chaque application aérienne (pivots et asperseurs en particulier) augmente ce risque de maladie et de perte ultérieure de la culture.
Économies de coûts d’intrants
Nous avons déjà mentionné les économies de main-d’œuvre, mais notons aussi de nombreuses économies en eau puisqu’il n’y a plus de perte par évaporation ou par ruissellement. Mais vous devriez également considérer d’autres économies comme les coûts des engrais et de l’énergie.
Le coût des engrais diminue tout simplement grâce à l’efficacité de l’application directe sur les zones racinaires. L’économie peut être significative (jusqu’à 30 %).
Le coût de l’énergie est moindre du fait que l’irrigation goutte à goutte nécessite une pression plus faible que l’irrigation par pivots. La pression requise pour un pivot est d’environ 3.5 bar (50 PSI), la pression requise pour le goutte à goutte n’est que de 0.9 bar (13 PSI). Après avoir pris en compte la perte de charge dans le système, la différence est de 7.2 bar (102 PSI) pour les pivots et de 5.3 bar (75 PSI) pour le goutte à goutte, basée sur les hypothèses ci-dessus. Cela s’explique par la grande différence de pression de pompage qui est ensuite amplifiée car il faut appliquer un volume plus important avec les pivots en raison de l’éfficacité du système d’irrigation. Donc, une pression plus forte et un volume plus important = un coût plus élevé.
Quelques mots sur l’analyse financière
Jusqu’à présent, nous avons parlé des profits engendrés grâce à l’irrigation SDI, mais il est également important de parler de la manière de comparer les coûts.
Lorsque nous évaluons la SDI nous commettons l’erreur d’utiliser une mauvaise démarche financière. Pour l’installation, un système SDI sera plus cher que la plupart des autres systèmes d’irrigation. Cependant, pour comparer les systèmes avec précision, il faut tenir compte du coût à long terme. Contrairement à l’irrigation goutte à goutte ordinaire, pour la SDI, il n’est pas nécessaire de remplacer le tube à chaque saison. Pour comparer avec les pivots, il faut comparer les coûts d’exploitation et d’entretien à long terme. Les pivots nécessitent un entretien coûteux au niveau des transmissions et des pneus et entraînent également, outre les coûts mentionnés ci-dessus, des frais de main-d’œuvre, de pompage, d’engrais et d’eau. Ces coûts doivent être pris en compte pour calculer les profits engendrés grâce à l’irrigation SDI, comprenant un rendement plus élevé.
Et après ?
Pour commencer, lisez notre brochure sur la SDI. Vous pouvez la télécharger ici.
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